Eighth Doctor

Je me suis régénéré dans une morgue à San Francisco le 31 Décembre 1999. J’ai dû défoncer la porte avec mes poings sinon je restais dans ce frigo éternellement.
Le type qui me vit tomba raide d’effroi. Tout me revenait en tête, la fusillade dans ce terrain vague entre deux bandes rivales, la chirurgienne qui avait essayé de me sauver à l’hôpital et cet air de Puccini (Madame Butterfly) qui me venait en même temps sans que je puisse expliquer pourquoi.

Il fallait que je retrouve cette femme, c’était primordial, elle allait m’aider à comprendre tout ce qui s’était passé, qui je suis devenu, mais je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais y parvenir.
J’errai dans des couloirs vides et froids des heures, sans but, ne sachant rien de ce nouveau moi, qui j’allais être, ce à quoi je ressemblais…..

J’ai patienté ensuite des heures dans cet hôpital espérant revoir cette femme, dont je ne connaissais pas le nom. Elle surgit au détour d’un couloir et j’eus le temps de lui emboîter le pas et de monter dans l’ascenseur avant que les portes ne se referment.
Elle paraissait préoccupée, nerveuse mais je m’approchais tandis qu’elle fit volte-face pour croiser mon regard.  J’essayais de lui expliquer que je la connaissais, elle ne compris pas. Je lui dis que je l’avais rencontré l’autre soir, sur une musique de Puccini.

Quelqu’un l’avait appelé Grace dans un des couloirs de l’hôpital, je l’appelai donc par son prénom pour tenter de lui expliquer tandis qu’elle rangeait ses affaires dans sa voiture. Elle commença à s’énerver et me demanda de partir et de la laisser tranquille.
De toute évidence, sa journée commençait mal, elle avait dû se faire virer de son travail et je l’importunais avec mes considérations. Je décidai en un éclair de changer radicalement de technique.
J’ouvris imperceptiblement la portière pendant que Grace pensait enfin s’être débarrassée de moi. Je me tassais sur mon siège tandis qu’elle montait dans sa voiture côté conducteur. Soudain, je sentis quelque chose dans mon ventre, je me mis à crier et regardais ce que c’était. Je la suppliai de m’aider et de conduire, pendant que j’extirpais cette sonde primitive de mon système.
Une fois arrivés chez elle, je lui expliquai tout. Elle voulait surtout savoir comment je me portais, pourquoi j’avais deux cœurs, et pourquoi je n’étais pas signalé comme un cas médical unique.
Elle ne comprenait pas pourquoi j’avais vaincu la mort et ne voulait pas croire à mon histoire.
Des bribes commençaient à me revenir, mon père et moi allongés sur l’herbe à Gallifrey, qui contemplions une pluie de météores dans un ciel multicolore, il y a si longtemps.
J’essayais de me souvenir tandis que nous nous promenions Grace et moi, dans un petit parc en face de sa maison.
Une myriade de sensations venait à mon esprit dans un flot ininterrompu sans que je puisse les arrêter, ces chaussures qui me convenaient parfaitement !!, cette personnalité qui se dévoile petit à petit, ce désir d’embrasser Grace qui me prend….. Oui, c’est cela, oui !
Je sais enfin qui je suis, je suis le Docteur !!!